Prologue : vendredi 3 juin
Prologue : Vendredi 3 juin
Ahhhhh que je suis content d'attaquer enfin Le Tour de la Creuse ! Plusieurs années déjà que ce nom me chatouillait les mollets, il faut dire que les chargés de com', ils vendent bien leur bazar, avec itinéraires balisés de A à Z, soi-disant des paysages bucolico-champêtres à couper le souffle etc. Quand j'ai lancé l'idée à Yannick, il m'a dit "Go" dans la foulée. Ni une ni deux, nous voilà partis en ce week end de la Pentecôte.
J'ai rejoint Yan à la sortie 16 du côté de Gradignan devant le Leroy Merlin, moi parti de l'appart à vélo, lui en voiture depuis Marcheprime. En l'attendant, j'ai regardé rapidement la demi-finale de Roland Garros et vu l'atroce blessure de Zverev face à Nadal (glissade et cheville qui part en vrille). On charge les vélos, direction Bourganeuf, où j'ai trouvé un Airb'n'b. Le trajet s'est bien passé mais des choses étranges nous sont arrivés à l'aire d'autoroute de Brive : les automobilistes semblaient pris de frénésie pour passer des coups de raclette sur le pare brise et la carrosserie de leur bagnole. Un truc de fou, comme une épidémie qui se transmettait précisément sur cette aire. Enfin ça nous a bien fait marrer. Nous a fait moins marrer le temps : le ciel est devenu fou, les nuages épais et monstrueux, les éclairs pétaradant partout autour de nous. La dernière heure fut dantesque sur les petites routes obscures menant à Bourganeuf (grêle, orage violent, pluie, vent).
Nous avons pu finalement déchargé les vélos entre 2 averses et nous mettre rapidement à l'abri dans notre chambre. La météo sera clémente demain mais le retour des orages est annoncé vers 16 h. Nous décidons donc de nous lever tôt pour cette première journée pour rouler autant qu'on pourra le matin.
A noter que mon vélo s'est encore "updaté" : après les nouvelles roues Campanolo de Sébastien, voici les 2 grosses nouveautés installées (j'étais comme un gamin) : un compteur GPS Bryton (fini le téléphone en mode guidage) et des pédales "inédites" avec un côté grip et un côté aimanté (merci Sporthopéo, boîte française).
Samedi 4 juin : Bourganeuf * - Moutier Malcard (120 km)
Donc à 6 heures nous étions levés, et à 6 h 25 je me dirige vers la direction de la boulangerie du bourg, à peine ouverte. Je me jette sur le Gâteau Creusois, la spécialité locale à base de noisettes. Yan est parti garer la voiture sur un parking gratuit pas loin. A 6 h30 le café est coulé, Marie-Corinne s'est levé exprès c'est chouette. Il fait beau et chaud dehors on est presque parti, oui presque, toujours ces 20 minutes de rab au départ pour se caler : en l'occurence, la sacoche du dessus de Yannick qui ne se zippe pas, ça l'énerve, je finis par lui filer mon tender, ça fait l'affaire.
En avant, hi ha !!!!!! Les 2 premières heures sont top, on se retrouve direct sur des communales étroites, avec la forêt tout autour et beaucoup de champs de blé. Nous n'aurons pas vu beaucoup de bagnoles. Le relief n'est pas extrême, mais la succession de côtes et descentes produit son effet malgré tout au niveau de nos gambettes. Nous ferons une première pause dans un bar brasserie officiellement fermé, la gérante étant en train de mettre ses affaires dans un camion de déménagement. Nous avons papoté ensemble un moment, et elle n'a pas voulu de notre bigaille. A partir de la Souterraine, la route deviendra plus large et légèrement plus "fréquentée" si j'osais-je le dire...Au lieu de tirer à Bonnat pour remonter vers Moutier Malcard, on décide de couper pour raccourcir notre étape de 6-7 km, c'est bon à prendre, le ciel devient menaçant (toute la journée, les nuages seront restés derrière nous). Au final, nous aurons pris 10 min de pluie à hauteur de la plateforme logistique Dilisco (filiale d'Albin Michel quand même, sise à Cheniers, en pleine Creuse). A nouveau comme la veille, il était temps d'arriver (15 h 30), une grosse averse pile poil au moment où nous arrivions à la superette de Moutier (nous n'avons pas encore mangé). On s'en sort vraiment bien. Le gîte est top, grande batisse, grand jardin, des poules, des chèvres, des Néerlandais aux commandes. Nous mangeons dehors dans un espace bizarrement décoré (des peintures sur un pan de mur, un énorme miroir, une porte fenêtre sans rien derrière...). Devant nous un champ de blé. Nous sommes tellement bien qu'on finit par s'endormir chacun sur notre lit. Les proprios nous laissent les clefs ils sont de sortie ; nous aussi finisssons par nous préparer et nous rendre au seul resto du coin. Frites et pizza au programme, le début du repas dehors et la fin dedans because à nouveau orage et pluie. Nous nous couchons, dehors il flotte encore et le tonnerre gronde encore (4è nuit d'affilée d'orages, 2 nuits précédent à Bordeaux).
Dimanche 5 juin : Moutier Malcard - Aubusson (140 km)
Cette journée fut encore mieux que la première
Lundi 6 juin : Aubusson - Bourganeuf (80 km)
*
Bourganeuf, cité médiévale du XIIème siècle
présente une Histoire singulière. Ancienne
commanderie des moines guerriers de l’Ordre
des Hospitaliers de Saint Jean de Jérusalem,
elle fut le témoin du tragique destin de Zizim,
prince ottoman incarcéré dans une tour portant
aujourd’hui son nom. C’est également au
XIXème siècle que la ville connut une véritable
épopée en devenant l’une des premières
d’Europe entièrement électrifiée. D’autres
monuments tels que la Tour Lastic (XVe
siècle), la chapelle des Pénitents Blancs (XIIe
siècle), l’église Saint Jean Baptiste (reliquaire
du XVe siècle, orgue du XIXe siècle) ou la
chapelle du Puy (reconstruite au XIXe siècle)
dominant Bourganeuf, forment un ensemble
architectural riche.
